Je reçois de plus en plus de personnes qui disent attirer toujours le même type d’hommes, reproduire les mêmes erreurs dans leurs relations amoureuses et enchaîner les échecs amoureux, ce qui entraîne un mal-être profond et le deuil est un long chemin qui n’est pas terminé quand elles viennent me voir.
Je voulais donc vous apporter certaines réponses à partir de certaines lectures et de réflexions personnelles.
« que serais-je sans toi qu’un coeur au bois dormant? »
à partir du livre d’Aulagnier, L’incapacité d’être seul, 2008
L’amour, pour ne pas devenir passionnel, ne doit pas être asymétrique. La réciprocité « vient limiter la dépendance de l’amant vis-à-vis de l’aimé » (p. 172). Pour qu’une relation amoureuse soit équilibrée, il faut que l’un et l’autre soient également sources de plaisir, mais aussi potentiellement sources de souffrance. Il est nécessaire que chacun sente que l’autre peut mettre un terme à la relation. Certains évoquent des relations fades, qu’ils ne veulent pas, car justement ils savent que l’autre sera toujours là, qu’il les aime et que, quoi qu’il arrive, il ne les quittera pas, ce qui les pousse à fuir cette relation, à la séparation. Cela me fait penser à l’adage « Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis. » N’avez-vous jamais tenté l’indifférence, donc d’être une source potentielle de souffrance, pour attirer ou faire revenir l’autre ?
Chacun doit conserver d’autres sources de plaisir, faute de quoi l’autre deviendra un besoin nécessaire pour se sentir vivant et l’un ne pourra plus être source de souffrance potentielle, donc la relation sera déséquilibrée. Même si l’on est tenté par une relation fusionnelle – qui ne dure pas – exister sans l’autre est important : conserver ses passions, ses moments à soi…
« c’est moi que j’aime à travers vous »
à partir du livre de David, L’état amoureux, 1971
Narcisse, d’une beauté exceptionnelle, repousse les avances de la nymphe Echo qui lui jette une malédiction : en voyant son reflet dans une source, Narcisse en tombe amoureux et, ne pouvant se détacher de cette image, en meurt.
Tant qu’on ne s’aime pas, on cherche l’amour de l’autre et l’amour de nous-même dans son regard.
« Nous croyions aimer et il nous a été révélé que nous n’aimions qu’un reflet ; nous croyions aimer et nous n’aimions que nous-même déplacé » (p. 47).
Quand l’autre retire son amour, on ne peut plus s’aimer et l’on cherchera alors coûte que coûte à regagner l’amour de l’autre, quitte à changer sa personnalité, à devenir quelqu’un d’autre, à être ce que l’autre veut qu’on soit, pour pouvoir continuer à s’aimer et à exister.
« maman, ô maman »
On désire inconsciemment retrouver notre mère, notre père ou l’un de ses substituts tels qu’ils étaient ou tels qu’on aurait aimé qu’ils soient. Qu’on choisisse l’être aimé pour ses ressemblances avec l’amour originel ou pour ses différences avec lui, on le fait en référence avec notre mère, notre père ou l’un de ses substituts.
Certains cultivent même « l’amour platonique », sans relations sexuelles, ou avec des relations sexuelles insatisfaisantes car celles-ci sont ressenties comme incestueuses.
Nous pensons inconsciemment que l’autre est là pour soigner nos blessures, nos manques affectifs de l’enfance. Par exemple, si dans l’enfance notre mère n’a sans jamais eu de paroles positives à notre égard, nous a critiqués sans cesse et même parfois insultés, c’est ce qu’on appelle la blessure de l’humiliation. Nous ne pouvons pas nous aimer, nous manquons d’estime de soi et c’est souvent un terrain favorable aux relations amoureuses dépendantes.
Et tant que tout cela ne sera pas réglé, l’histoire se reproduira…
pour aller plus loin (liens affiliés amazon)



